Le Général Moreau (1763-1813)
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l'ami (1), très au courant, comme on sait, montre Pichegru et Moreau qui marchent parallèlement à Georges; le second des généraux lui paraît uni au premier par le désir de relever la royauté au profit du duc d'Orléans. Seul, cet amour commun du monarchique explique le maintien ou le rétablissement de relations entre deux hommes destinés, semble-t-il, à se haïr sans fin, après la conduite tenue par l'un à l'égard de l’autre au 18 fructidor (2).
(1) Le comte d’Antraigues eut, à Paris, sous le Directoire, depuis 1798,puis sous le Consulat et l'Empire, des correspondants dissimulés sous des pseudonymes : d’abord Vannelet, ensuite successivement l’ami et le fils de l'ami ; en outre, l’amie. Celui dont nous parlons plus haut est l’ami, mort dans l'été de 1804. Les trois hommes épient et communiquent les secrets d’Etat;la femme révèle les intrigues de boudoir et d’alcôve. Tous sont admirablement placés pour observer, se rendre un compte exact. L’ami et le fils de l'ami, redoutables espions, se trouvent en grande familiarité dans les bureaux de la guerre ; ils sont intimes avec Durant, chef de division au ministère des affaires étrangères ; ils possèdent la confiance de Talleyrand qui les empleie à ses besognes secrètes.
(2) Voir Léonce Pixçaup. — Le comte d'Antraigues p. 250.