Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. 439

Au nord-ouest de Cattaro se trouve le territoire montagneux de Krivosié, confinant lui-même au nord à celui de Grahovo, et habité Par une peuplade Sauvage et belliqueuse. Un chemin qui part de Risano Y conduit en deux heures, Passant d'abord à travers la commune de Knèzelats, puis au’poste de Tserquitsa, situé sur un point assez pittoresque. Depuis Tserquitsa la route devient encore plus rapide, jusqu'à ce qu'enfin, franchissant les dernières crêtes, elle redescende vers la forteresse de Dragaï. On traverse une forêt de chênes et de hêtres, puis la plaine se rétrécit jusqu’à un étroit défilé, au delà duquel la vue s'arrête subitement sur un immense amphithéâtre de rochers entourant le plateau de Dragaï, dont la longueur est d'un mille et la largeur d'un quart de mille seulement (7,586 et 1,896 mètres). Le village de Dragaï n'a qu'une quinzaine de Maisons ; à droite de celles-ci est le fort, Pourvu de hautes murailles, d'un fossé de ponts-levis. De loin on dirait d'un vaste manoi odal, commandant le plateau à l'ouest duquel se trouve le défilé par lequel on se rend à &rahovo.

Le 20 Septembre, tandis que le capitaine Franz se rendait à Risano Pour tenir conseil avec quelques chefs de Krivosié et de Lédénitsé sur le mode de recrutement, les paysans faisaient entrer leurs {roupeaux sur le territoire de Grahovo et Préparaient leurs armes. Le 25 eut lieu à Svetchevo une grande assemblée populaire où l’on résolut de s'emparer de la forteresse de Dragaï dans laquelle on devait trouver une grande quantité de munitions. Le soir même, des vedettes Occupèrent toutes les hauteurs de Risano Pour donner l'éveil, dans le cas d'une marche des troupes autrichiennes sur Dragaï. Le lendemain ma-