Le Royaume de Monténégro : avec une carte

PUISSANCE MILITAIRE Va

situé à la première arête, couvre de son artillerie une vaste étendue de terrain. |

De l’autre côté de la frontière albanaise, l'empire ottoman a également élevé des fortifications et des redoutes.

Dans le cas d’un conflit, le Monténégrin, on peut le croire, ne serait pas homme à se laisser intimider par ces défenses : les pays avoisinants en ont fait, à maintes reprises, la terrible expérience.

Le Monténégro réalise le type de la puissance militaire à bon marché. Trois millions de couronnes à peine suffisent à l’assurer. Il est, toutefois, impossible de fixer des chiffres exacts, car ces dépenses ne figurent pas sur le budget; il y a tout lieu de croire que c'est la Russie qui s'en charge, et qu'on puise en outre à des sources inconnues. Si nous admettons que ce chiffre de trois millions de couronnes soit exact, on voit que c’est une somme insignifiante pour avoir toujours sous la main 36.000 hommes. Le budget militaire des autres petits États dépasse de beaucoup celui du Monténégro.

Un personnage de marque nous a assuré que le seul motif de la cession de Novi-Bazar à la Turquie, par l'empire d'Autriche, serait la crainte éprouvée par ce dernier de se voir enserré, dans l’éventualité d’une guerre, par un cordon de troupes serbes et monténégrines. Si cela est vrai, la force militaire du Monténégro doit être bien redoutable.

Le budget militaire dépend donc, tout porte à le croire, de la libéralité de la Russie, à laquelle le Monténégro et les autres États des Balkans doivent bien d’autres subsides. Aussi le Monténégrin est reconnaissant au Russe et lui témoigne en toute circonstance la plus grande sympathie. On peut être sûr que le protégé deviendrait l’allié, en cas d’une guerre entre la Triple alliance et la Triple entente. Alors l'Autriche devrait concentrer 200.000 hommes en Herzégovine pour faire face aux Monténégrins.

Voilà, en peu de mots, l'importance internationale de ce petit royaume.