Le Royaume de Monténégro : avec une carte

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nitza, d’où elles sont ensuite chargées sur des camions traînés par des bœufs ou des chevaux, pour être livrées à l'intérieur du pays. Toutes ces manutentions entravent le mouvement commercial d’Antivari qui, pour ces raisons, est presque nul, le trafic principal se faisant toujours avec et par voie de Cattaro.

L'exploitation des chemins de fer est une mauvaise affaire au point de vue financier, tandis que les bateaux-mouches qui font le service du lac de Scutari réalisent, malgré leur aspect antique et leur construction surannée, d'assez brillants bénéfices. Cela ne saurait surprendre, en raison du prix élevé des places. Notre billet de 17e classe (et quelle 1'e classel), pour le trajet aller et retour Rieka—Scutari, a coûté 20 couronnes, et la distance parcourue ne dépasse pas 45 kilomètres.

Outre les bateaux-mouches, il y a, d’après les données offcielles, 23 petits voiliers d'une capacité totale de 5.243 tonnes. Le service par vapeurs, entre le port italien de Bari et Antivari, se fait d’une manière régulière trois fois par semaine: la direction est italienne et reçoit une subvention de son gouvernement.

Le tabac cultivé au Monténégro est excellent; beaucoup le disent supérieur au tabac turc. Le fisc s’est hâté d’en concéder la régie, qui est entre les mains d'une société italienne. Cette société a son siège et ses manufactures à Podgoritza: elle fait aussi le commerce des cigarettes et des tabacs en feuilles, lesquels sont vendus à l'étranger à des prix rémunérateurs, dont profite également l'État, qui prélève 80%, sur les bénéfices réalisés par la vente dans le pays et 20% sur ceux provenant de l'étranger. Les cigarettes sont d’une très bonne qualité et ne se vendent pas plus cher que dans les territoires sans régie. Si la création de ce monopole avait eu pour but de susciter, chez les Monténégrins, un article d'exportation, nous la considérerions comme un bienfait, mais elle n'a d’autre raison d’être que d’enrchir le fisc, quoique le prix des cigarettes ne soit que de 2 à 4 centimes pièce. La société concessionnaire fait venir les cigares surtout d'Italie.

L’extraction du sel et la vente de ce produit ont été monopolisées par l'État. La production du sel se règle sur la consommation. :