Le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire
annoncé par la lettre à M. Lamiraull que le serment exigé des prêtres non fonctionnaires publics est celui décrété en 1791, c'est-à-dire Le civique, il n'a fait que parler le langage de la loi et principalement de celle relative à la déportation récemment rendue et qui n’esi pas encore promulguée (1). La municipalité de Montreuil ne peut donc faire aucune difficulté de recevoir ce serment, parce que la décision du département ne sera pas autre que celle de M. Ollivier. »
De retour à Montreuil, M. Lamirault fait part à ses deux collègues (MM. Franclet et Devondelle) de la décision du procureur-syndic, prise en conformité de la lettre du membre du département, et ous trois se présentent (27 août) devant le corps municipal, qui leur défère le serment ainsi qu'il suit : « Je jure d’être fidèle à la nation, à la loi et au pouvoir exécutif, de maintenir de tout mon pouvoir la Constiution décrétée par l’Assemblée Nationale Constituante aux années 1789, 1790 et 1791, et accepte de remplir en mon âme et conscience les fonctions qui pourraient m'être confiées, et de maintenir la liberté et l'égalité ou de mourir en les défendant. » Nos bons municipaux avaient amalgamé les trois formules des 27 novembre 1790, 3 septembre 1791 et 14 août 1792!
Tout paraissait terminé, lorsque l’adjudant général de la légion de la garde nationale protesta contre ces prestations de serment, disant qu'elles n'étaient plus recevables, car les délais étaient expirés depuis longtemps. Alors la municipalité, prise de peur, envoya les trois prêtres avec leurs dossiers devant l'administration départementale à Angers.
C'est dans sa séance du 31 août 1792 que le Conseil
(1) Le 19 août, l’Assemblée Législative avait décrété en principe la déportation des insermentés; le vote de l'article ler de la loi de déportation avait eu lieu le 23 août. Le vote de l’ensemble de la loi est du 26 août.