Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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A10 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

9. Lettres inédites de Talma.

Une correspondance très suivie, engagée à cette époque entre Talma et un de ses amis le plus intime, M. Harou-Romain, architecte distingué à Paris et devenu architecte du département du Calvados, semble justifier pleinement les reproches de prodigalité et de désordre adressés par M" Talma à son mari. C’est à ce titre, et parce qu'elle révèle un côté intime, peu connu de l'existence de ce grand artiste, les pénibles embarras d'argent auxquels il était constamment en proie, que nous reproduisons une partie de cette correspondance (1).

Paris, ce 25 août 1816.

« Mon cher ami, j'ai reçu il y a quelques jours la valeur de ton premier billet. Cormeille, qui l'avait entre les mains, n’a fait aucune poursuite, je le lui avais recommandé d'avance. Le retard m'avait inquiété et me mettait dans un grand embarras.. Mon cher ami, je te recommande bien de penser à moi à l’époque des autres payements; car sans cela je me trouverais horriblement embarrassé…

« Comme je cherche dans ce moment à mettre enfin de l’ordre dans mes affaires, J'attendrai ton arrivée ici, pour te demander quelqu'un qui pût me régler quelques petits mémoires restés en arrière et pour avoir ton avis sur le placement de ma bibliothèque à ma campagne; écris-moi l’époque de ton retour à Paris. Si elle est par trop différée, alors je prierai

(1) La communication des lettres de Talma, ainsi que du jugement ci-dessus transcrit, est due à l’obligeance du petitfils de M. Harou Romain, professeur à la faculté de droit de Caen.