Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

APPENDICE 418

Paris, ce 1° décembre 1816.

« Mon cher ami, j'ai bien réfléchi à la proposition que tu me fais de ton appartement et je ne crois pas que je puisse y penser. Je ne compte quitter celui que j'occupe que pour me rapprocher du centre de mes affaires, de mes connaissances et des spectacles; la quantité des voitures que je suis obligé de prendre augmente, je suis sûr, mon loyer de 1,000 francs par an, le même inconvénient aurait lieu dans le faubourg Saint-Honoré. De plus, si je veux rester chez moi quelques soirées de la semaine pour faire la causerie avec quelques amis, on n'ira pas plus me chercher rue Verte qu’on ne me vient trouver où je suis; ainsi, malgré tout le plaisir que j'aurais d’être auprès de toi, et la disposition de l’appartement qui me conviendrait tout à fait, je suis obligé de renoncer à ce projet qui d'abord m'avait souri beaucoup. J'attends toujours de tes nouvelles, mon ami, pour le billet échu; le mois de novembre a été fort mauvais, toutes les recettes ont baissé d'une manière sensible, de sorte que je n'ai touché que ce qu ’il me faut pour payer l’arriéré de ma maison, du mois de novembre; il faut maintenant que je cherche : à me pourvoir pour mes dépenses de décembre. Aïnsi, mon cher ami, le payement de ce billet viendra fort à propos. Ce pauvre Allard n’est pas en état de rembourser ce que je lui ai fait prêter, etje suis obligé de payer 600 francs par échéance; tout cela me met dans une gêne horrible. Je voulais acheter deux sacs de farine par prévoyance, je ne puis même me donner ce moyen de tranquillité. J'aurais pris le parti de demander une quinzaine de jours d'absence pour aller gagner quelque argent, mais M': Duchénois et M!® George sont absentes, et si je m'en allais aussi, il faudrait fermer boutique. Tu