Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique

moment, J'ai élé envoyé avec 500 autres à Bozen. Un.

grand nombre de nos soldats sont morts par suite des mauvais fraitements qu'on leur a infligés. Tout le monde s'est conduit envers nous avec la-plus grande brutalité et nous étions toujours parmi les troupes magyares. Depuis que J'étais au front, à Bozen, puis à Sulden, je n'ai pas cessé de chercher une occasion de m'évader. J'ai enfin réussi avec deux camarades, Miloié Jivanovitch et Krsta Simitch, à tromper la vigilance des gardes el à prendre la fuite. La troisième nuit nous avons pu passer la frontière suisse près de Münster, où nous avons élé reçus très cordialement par les soldats suisses. De là on nous a envoyés chez notre consul à Genève. » — Vérzar Branirovrren, percepteur à Ganitza, sous-lieutenant à la 2° compagnie du 4° bataillon du 9e régiment d'infanterie serbe. Déposition faite à Genève

devant la commission serbe le 3 août 1917.

€ J'ai été fait prisonnier au village de Drajimirovtzi, près de Tchoupria, le 20: octobre 1915. Ce sont des lanciers allemands (uhlans, dragons?) qui nous ont escortés. Ils nous donnaient des coups de Jance et ils ont ainsi tué deux d’entre nous dont je ne connais pas les noms. Ils ne nous donnaient pas de nourriture et jusqu'à Kovine, où nous arrivames le sixième jour, nous ne recevions qu'un quart de pain. Ces soldats empêchaient même les femmes de nous donner du pain. De Kovine on nous envoya à Témechvar puis, 15 jours après, à Heinrichsorûn, Où nous sommes restés pendant deux mois et où les soldats mouraïent en masse d'inanition. En outre on nous maltraitait de la pire facon. De Heinrichsgrün je fus envoyé à Bozen, où je restai 15 mois. La nourriture que nous recevions éfait de nouveau très mauvaise et beaucoup de nos soldats sont morts de faim et de maladies. Enfin on nous envoya à Sulden.… Nous y étions

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