Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
LA RESTAURATION ET L'ARMÉE 21
Remplacé par Clarke, il fut appelé en juin 1817 au ministère de la marine. Il y montra, sur la réorganisation de nos forces navales, des idées très justes qu'il n'eut pas le temps d'appliquer. Il était rappelé au ministère de la guerre, le 12 septembre.
Il s’occupa d’abord des légions départementales dont il avait fait décider la création par l'ordonnance du 16 juillet, mais dont la formation avait été négligée par Clarke.
On n’a pas beaucoup compris ces légions. Elles étaient formées, au chef-lieu, de tous les militaires nés dans le département. Chaque soldat y trouvait sa place, car elles comprenaient les trois armes (3 bataillons d'infanterie, avec 3 cadres de compagnies de dépôt,1 compagnie d’éclaireurs à cheval,r compagnie d'artillerie), de façon à constituer un petit organisme complet. En outre, elles pouvaient servir de cadres à des gardes nationales mobilisées, ce qui doublait, sans beaucoup de frais, nos ressources militaires (1).
(x) Signalons l’avantage de ce recrutement régional, auquel on aurait dû revenir dans l’organisation militaire de 1872.
Aujourd'hui, notre recrutement est national et notre mobilisation régionale. Le soldat rappelé sous les drapeaux ne retrouve pas son ancien régiment. Il prend place dans un régiment nouveau, où il ne connaît plus ses chefs, ni ses camarades. Dès lors, comment obtenir cette cohésion nécessaire aux grands efforts? Notre corps d'armée n’est qu’une juxtaposition d'unités, et non pas, comme le nom le voudrait, un corps organisé et vivant où l’action de chacun concourt à l’ensemble.
Au contraire, en Allemagne, le recrutement et la mobilisation