Les Croates et l'Autriche-Hongrie

174 LES CROÂTES

suñrage universel, égal, direct et secret, aurait pour tâche d'élaborer la constitution future.

Bien que la déclaration ne fixe pas les bases de la future constitution, elle juge opportun d'exclure à priori toute idée de confédération, c’est-à-dire la création d’un Etat dont toutes les parties seraient indépendantes. À l’encontre de cela elle propose un Etat unique mais pas rigoureusement centraliste. La déclaration prévoit un Parlement central pour les Affaires Etrangères, l'Armée, les Finances, la Douane, les Voies de communications et le Commerce (1).

La déclaralion de Corfou a péniblement ému les sphères allemandes et magyares. Il fut impossible d'empêcher la publication de la déclaration dans la Monarchie. Mais en publiant ce texte, les dirigeants se hâtèrent de déclarer officieusement que « le problème yougoslave est un problème éminemment autrichien dont la solution ne peut venir que de l'Autriche ». En ce qui concerne les Yougoslaves, leur presse communiqua le texte de la déclaration sans aucun commentaire. Cette réserve toucha péniblement les gouvernants de Vienne et de Budapest. On accusa les Yougoslaves d’être d'accord avec l’Entente. Les M. sur-

tout s’irritèrent contre les Tchèques et les Groates

(1) Voir le texte de la déclaration dans le Afonde Slave

‘août 1917, p. 293-297 et dans le Bulletin Yougoslave, no-

vembre 1917, p, {-10.