Les Croates et l'Autriche-Hongrie

188 LES CROATES.

Comme on le voit, par cette création artificielle qui est en rapport direct avec les idées du gouvernement de Vienne et des pangermanistes de Berlin, les Slovènes et l’Istrie avec Trieste, ne font pas partie de ce nouvel Etat. Les Serbes de Hongrie, par ce projet, sont restés en dehors de l’union. On ne peut pas prendre au sérieux un tel projet. Le grand duc de Croatie n’a qu’un titre sans valeur parce qu'il ne dispose d'aucune puissance réelle.

. Il nous rappelle le grand duc Alexandre, fils

cadet de Léopold IE, que l’on avait promis aux Serbes en 1790 avec le titre de « despote ». Mais ensuite, comme on n'avait pas besoin des Serbes contre les Magyars, Alexandre devint en 1791 palatin de Hongrie. L’autonomie du nouvel Etat n’est que formelle parce que la législation du royaume est dépendante du gouvernement de Vienne et de Budapest.

Le projet de M. Pilar fut accepté avecsympathie à Berlin, ainsi qu'on peut le voir dans les journaux allemands (1). En admettant pour les Serbes et les Croates le droit de s'unir dans les limites de la Croatie, Dalmatie et Bosnie-Herzégovine, les Allemands déclarèrent que, pour des raisons économiques et politiques, ils ne pouvaient admettre pas même la réunion partielle des territoires slovènes avec ceux des Serbes et des Croates.

(1) La Mitteleuropaeische Korrespondenz de Berlin.