Les Croates et l'Autriche-Hongrie

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ET L'AUTRICHE-HONGRIE 1 193

tembre il tâcha de gagner les sympathies de la Coalition serbo-croate. Pour apaiser les chauvins magyars, il déclara préalablement que la question des autonomies autrichiennes n’aurait aucune influence ni directe ni indirecte sur l’intégrité territoriale de la couronne de Saint-Etienne, ajoutant qu'il soutiendrait fraternellement le désir formulé par les Croates d’unir la Dalmatie à la Croatie et, que dans la réforme militaire qui serait faite après la guerre, le point de vue croate serait aussi honoré (1).

La Coalition serbo-croate accepta avec satisfaction cette déclaration de M. Wekerle. Elle continua les efforts faits jusqu’à présent pour maintenir de bonnes relations avec le gouvernement hongrois, uniquement pour pouvoir réaliser la réforme électorale, tant désirée.

Mais cette déclaration de M. Wekerle fut très peu goütée des dirigeants autrichiens, irrités déjà par l'accusation de l’ancien président du Conseil Tisza, d’avoir voulu employer l’aide de l’Entente dans le remaniement intérieur de l'Autriche. Unir la Dalmatie à la Hongrie aurait signifié perdre le littoral et par conséquent renforcer d'autant la Hongrie qui sans cela déjà était devenue, au cours de cette guerre, un facteur décisif dans la double Monarchie. « Le littoral dalmate est une nécessité

(1) Le Vilag du 13 septembre.