Les hommes de la Révolution

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Seulement, il est plus commode de tout faire retomber sur Marat, qui s'est expliqué d’ailleurs là-dessus :

« Reconnaissons un principe politique, dit-il, sans lequel la liberté ne saurait s'établir, c'est que le dernier des citoyens a le droit de s'’attaquer à tous les agents du pouvoir dont la conduite est illégale, suspecte (Appel à la nation).

« On m'a fait passer des dénonciations non signées qui inculpent plusieurs membres des représentants de la Commune de Paris. Elles peuvent être fondées, mais, respectant trop la justice pour attaquer à la légère, même les méchants, nous ne pouvons en faire aucun usage; nous regardons leurs auteurs comme des lÂches. » (Awmi du Peuple, n° 28.)

Marat ne dénonçait donc qu’en toute connaissance de cause. Il lui arriva de se tromper (1) et de se rétracter franchement énsuite. Il savait du reste à quel péril il s'exposait et ne craignait pas de dire à La Fayette:

« Je sais tous les dangers auxquels je m’expose en m'élevant contre vous, mais n'’espérez pas me réduire au silence; je vous voue une haine éternelle tant que vous machinerez contre la liberté. » (N° 147.)

Marat ne s’éleva jamais que contre les hommes publics. On ne peut trouver, dans son journal,

une seule attaque contre la vie privée d’un de ses,

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(1 T avait attaqué La Salle, l’un des vainqueurs de la Bastille qu'il confondait avec le marquis De Sade. Le lendemain, sa rétractation ayant été oubliée à la composition, il écrivit une lettre d'excuses publiques à celui qu'il avait accusé à tort.

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