Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain
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serve le bon sens latim. Nous connaissons assez nos mères, nos sœurs et nos filles pour être sûrs qu’elles sauront toujours être instruites sans être savantes, sans citer les auteurs, sans rien perdre de cette chose mystérieuse, si délicate et si subtile qu’en la définissant on la déflore, et qui restera, chez nous, l'éternel et exclusif privilège de la femme: le charme. D'ailleurs, que la culture intellectuelle la plus vaste, que l'instruction la plus solide et la plus variée, que le don de tout savoir, de tout deviner et de tout comprendre, puissent se concilier, chez la femme, avec ces qualités exquises et rares qui lui sont propres; qu'ils donnent à celle qui les possède d'être toujours égale à ses destinées ou à ses devoirs, d'occuper, — avec quelle autorité forte et douce nous le savons assez, — le rang le plus élevé qui soit dans ce monde, comme ils lui ont donné de remplir, avec quelles sollicitudes prévoyantes, avec quelles intelligentes tendresses et avec quels heureux résultats nous l'avons su également, — ce que Maistre appelle Ze grand emploi de mère, Yexemple nous en vient ici de trop haut, et il jette dans ce beau pays d'Italie un trop radieux éclat pour qu’aueun de ceux qui ont le bonheur d’y vivre aie le droit de l’ignorer.
Il me reste à m'excuser, en terminant, de m'être laissé entraîner un peu trop au delà peut-être des limites assignées à la durée d’une conférence et de m'être abandonné, dans cette salle, à un genre de