Les inconvéniens des droits féodaux

[6]

yernement , que les nations ont adopté. Il eft reconnu que chez tous les peuples les loix tiennent à la nature de leurs efprits , h leurs caracteres , à Jeurs opinions ; tout légiflateur doit donc confulter le génie des hommes, qu'il veut rendre où plus fages , ou plus heureux. C'eft d'après ce principe que nous avons vu différentes loix fe fuccéder en France; & la fageffe de nos fouverains a toujours cherché , dans chaque circonftance qui exigeoit une loi nouvelle, à la rendre, sil eft permis de parler ainfi, analogue à l'efprit des François. Par quelle fatalité arrive-t-il aujourd’hui que les écrivains fe font une étude de tout combattre , de tout détruire, de tout renverfer ? Et cet édifice des ordonnances, ouvrage de tant de fiecles, le fruit de la prudence des fouverains, le réfultat des veilles des miniftres les plus éclairés, des magiftrats les plus confommés, il eft traité par ces nouveaux précepteurs du genre humain avec ce mépris infulrant, dont les rêveries de leur imagination , exaltée par l'enthoufiafme d'un faux fyftême , font feules fufceptibles.

Ce feroit trop peu néanmoins de nous contenter de couvrir d’un mépris plus jufte l’ouvrage qui vous occupe en ce moment; il eneft peu qui foienten effet plus dignes de votre attention & de votre févérité. L’adreffe avec laquelle l'auteur a combiné toutes les parties de fon fyftême deftruéteur, l’art qu’il emploie eft capable d’en impofer auxleéteurs

E 3