Les Révolution
94 LES RÉVOLUTIONS,
temps : on les rencontre presque partout dans les démocraties, lorsque le pouvoir, à la suite d’une révolution, est tombé en quelque sorte sur la place publique.
Ce qui manque souvent au peuple, quand il veut s'affranchir et qu’il s’est jeté dans la lutte, c’est un chef qui dirige ses mouvements. Il peut être plus à craindre dans le premier moment pour ses adversaires, parce qu’il est moins contenu; mais ce péril passe bien vite. Il ne s’agit que de savoir se dérober au premier choc. Bientôt tout ce feu se refroidit, et le peuple, abandonné à lui-même, retombe dans l'impuissance. « Rien n’est plus redoutable qu’une multitude déchainée qui n’a pas de chef, disait Machiavel; mais rien n’est plus faible en même temps (1).» Aussi le grand Florentin conseillait-il au peuple de songer avant tout à un chef, s’il ne voulait pas s’exposer à des tentatives stériles.
(4) Non ci è cosa dal] un canto più formidabile che una multitudine sciolta e senzak capo;e dall’ altra parte non è cosa più debole. {Discorsi sopra la prima Dec. di Tito Livio, cap. LVIT.)