Les Serbes : population rurale et urbaine, vie intellectuelle, religion, politique : conference faite à Lyon, le 28 Mai 1917

ms

D) ==

aux bons mots et aux chansons, la disposition de faire bonne mine, même à la mauvaise fortune. — ont valu au

Serbe la flatteuse définition anglaise € The Frenehman of

Balkans », — «le Français des Balkans ».

Eh bien, nous acceptons âvec Joie ce compliment. Nous en Sommes très Îlattés, car nous considérons le peuple français comme un des plus nobles peuples de l'Humanité.

Ce court exposé de la vie intellectuelle et morale dans ma Patrie demande à èlre complété par une brève caractéristique des préoccupations politiques de mes concitoyens. Plusieurs observateurs étrangers ont constaté, etils nous le reprochent, que nous nous occupons trop de politique. Mais, Messieurs. si la politique n'est que le souer du bien publie, alors le peuple, qui est le seul créateur de

l'indépendance el du progrès de son État, peut bien avoir

le droit et a le devoir de s'en occuper. Car il est arrivé déjà, chez nous comme ailleurs, que, par l'abandon complet de ce devoir à des politiciens de profession, le souei du bien public se transmue facilement en soins pour les intérêts soit personnels, soit de coleries el de classes.

Durant la formation du nouvel État serbe, notre peuple eut de grandes luttes à soutenir contre ses oppresseurs étrangers ct des secousses fréquentes dans son intérieur. Car. si tous les Serbes avaient le même but national, tous n'étaient pas loujours d'accord sur les moyens à employer. Mais les frictions intestines n'ont jamais entamé la communauté de l'idéal; celui-ci nous imposa la coordination des efforts pour la solution du grand problème posé devant la Nation serbe.