Les serviteurs de la démocratie

PACHE 157

reusement ce grand homme n’échappa point à la loi ordinaire. On le jalousa, on lui suscita des difficultés, on le contraignit enfin à quitter le ministère de la guerre. Il en sortit fièrement comme il y était entré.

IV

Un peu plus tard on eut encore besoin de Pache. Il devint maire de Paris sous le ministère de Danton. Dans ces nouvelles et délicates fonctions, il sut conquérir l'affection de ce Paris toujours si sympathique aux honnêtes gens. On le respecta, on l'aima, on lui tint compte de ses ‘efforts même lorsqu'il ne réussissait

“pas. Les Parisiens, qu’on dit ingouvernables, sont les administrés les plus faciles du monde. Ils font constamment crédit aux natures droites. Pache, sous ce rapport, fut un maire modèle. Il ne se méfiait pas de ses administrés. Il croyait fermement à la bonté du peuple de Paris, à la générosité de ses instincts et pensait qu’il ne faut jamais confondre l'autorité avec un système de vexations et d'outrecuidance administratives. Avons-nous besoin d’ajouter que les Parisiens, sous un tel magistrat, se montraient patriotes ardents, citoyens paisibles et prêts à tous les sacrifices ?

Ce maire, comme on devait s’y attendre, étantlibéral, fut accusé de faiblesse par les Jacobins. Il ne faut point s’en étonner : pour cerlains politiciens,on est faible dès qu’on n’est pas brutal et dominateur.

Pache se vit emprisonner avec les amis de Danton. Le 9 thermidor le délivra. Il quitta la vie politique en homme attristé, mais non en sceptique. Il vécut obseur dans un petit village de Lorraine jusqu'en