Lettres et mémoires
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Après avoir prouvé, que touté intérventiont étrangere ne peut que caufer à ma Patrie des déchiremens continuels & douloureux , il n’eft pas befoin de démontrer , fans doute , que la France n’y a trouvé elle - même jufqw'ici que des foins , peu dignes des opérations éclatantes qui la diftinguent. C’eft fur le bonheur de fes Peuples, fur la proteétion des mers & du commerce, que repofe dans les deux Mondes la gloire de Sa Majefté; mais, comment pourroit-on la voir intéreflée à décider, lefquels , de Négocians, ou de fimples Artifes, influeront davantage fur les minutieufes opérations de notre Gouvernement ?
De tout ce que je viens de dire , il réfulte, évidemment, Madame, que perfonne ne peut intervenir dans nos opinions politiques, fans froïfler notre Indépendance , & fans violer les Droits Publics , qui exiftent entre tous les Etats Souverains , fans diftinétion de Puif. fance : auffi notre Hiftoire m’apprend - elle que , quoique la France puifle nous difloudre d’un regard, Elle a toujours mis jufqu'ici fa grandeur à refpeéter notre foiblefle , & fon intérêt à favorifer notre profpérité.
Il n’y en aura jamais pour nous, tant que nos Alliés voudront s’immifcer dansnos diflenmens, Je ne crains pas de Le dire ; nos préten-