Lettres et mémoires
[ 2 tion, alors cette même Conftitution dépoferoit en des mains étrangeres, la puiffance illimitée de punir les violences & de rétablir l'équilibre, Je viens | Madame » de vous parler en
Républicain, n'ayant d'autre miffion que mon Patriotifine. Je réponds en mon Particulier de Zout ce que Je vous ai avancé. Jeune encore , mon cœur eft étranger à tout efprit de parti, & fi je parviens à éloigner de mes Concifoÿyens toute intervention étrangere; j'aurai des droits égaux à la reconnoïffance de tous;
Car, n’en doutez pas , Madame, ceux-là même Qui ont eu en fecret recours au Miniftre, verferoient un jour des pleurs fur leurs propres fuccès ; & quand viendroit À tomber le voile des paflions, ils fe verroient dévoués à l’exécration publique , & en proie à leurs propres remords.
Voilà la vérité, Madame » & je regarde fon triomphe comme afluré, fi vous daignez en devenir l’organe.
Permettéz-moi de mettre À vos pieds le profond refpe@, avec lequel j'ai l'honneur d’être,
MADAME, Votre très - humble & très -obéiffant ferviteur. Sig E. D'IverNors » Citoyen de Geneve.