Lettres et mémoires
C 549.
lefauelles je défendrai , en tout tems, lindépendance de ma Patrie, je rougirois de vouloir m’en juflifier; mais, fi l’on entend par-là , extravagance dans les principes, efprit de parti, ambition, haine ; on m’a cälomnié, Monfieur le Comte, & j'en appelle âmes Concitoyens, qui me font tous également chers.
Eloigné d'eux , prefque depuis l'origine de leurs diflentimens, je ferois doublement coupable, f Javois époufé des paffions dont je métois pas témoin , & dont le fpeétacle, s'il exifle , feroit plus affligeant encore pour l'homme qui n’en auroit pas fuivi les progrès. Fai gémi des diffentimens qui s’élevoient dans nos Confeils, & j'ai prévu, depuis long-tems, que l’efpece de proteétion que vous accordez à lun des Partis, éloigneroit la réunion publique, en enracinant dans des cœurs , de fatales craintes d’oppreflions , & dans d’autres , de dangereufes -efpérances de fuccès : voilà , Mohfieur, mon ame à découvert ; & fi ma jeuncffe infpire la défiance, mon âge eft celui où le cœur n’eft point encore flétri par des vues d'un intérêt fervile ou. d’une ‘baffle domination.
Entiérement livré aux foins de mon Com+ merce, je ne fongeois gueres à devenir ici l'Avocat de ma Patrie 5 mais le premier femt