Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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Tous avaient de l'embarras de la respiration, de l'érèthisme nerveux, une grande sensibilité aux variations atmosphériques. Pendant troisheures, chaque jour, il les enfermait dans un cabinet, saturé d'électricité à l’aide d’un ingénieux système d'appareils qu'il décrit minutieusement ; et pour distraire ses malades, il avait imaginé, — ne souriez pas ! — de les faire amuser par un nomme d'esprit (sic), qui leur contait des historiettes, ou mettait sous leurs yeux des expériences récréatives. Avec une bonne foi qui l'honore, Marat reconnaît que les résultats furent nuls. Quelques jours après, en mai 1782, on lui adressait de la campagne un jeune homme atteint de gravelle avec dysurie (difficulté d'uriner). Même insuccès : d'où il concluait que l'électricité atmosphérique n'avait décidément aucune influence sur l’économie.

L'électrisation artificielle peut donc seule rendre des services. Il a essayé du bain électrique, dont il n’a retiré que de médiocres avantages. Bertholon attribuant toutes les maladies à un défaut ou à un excès de fluide électrique, le bain devait suffire à leur guérison. Alors pourquoi recommander l’électrisation par impression de souffle sur le revers de la main (quelle localisation inattendue!); l'électrisation par aigrette, qui se pratique en présentant une pointe métallique au devant de la partie affec-