Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

MARAT INCONNU 91 d'aptitude à propager le fluide électrique ; puis viennent, par ordre d'intensité, la bile, le sang, la lymphe, la synovie. Parmi les corps solides, il remarque que les os sont un bon véhicule, puis les muscles, au lieu que les nerfs, les tendons et les cartilages sont de faibles conducteurs. Les tuniques vasculaires sont moins conductrices que le sang lui-même ; les vaisseaux le sont peu. Le cerveau, le cervelet, la moelle allongée le sont plus que les méninges. Mais les expériences, qui tendent à prouver ces faits, ne sont pas décrites : c'est une de ces omissions qu'il importait de signaler.

Le sang artériel, dit-il encore, est plus propre à transmette le fluide que le sang veineux ; et celui des gros vaisseaux, plutôt que celui des petits. D'où il infère que le cours du sang doit éprouver des modifications remarquables par l’action de l'électricité. Ne voit-on pas là le germe de l'application toute récente de cet agent à la guérison des anévrysmes ; méthode préconisée par Pétrequin, et reprise avec éclat de nos jours par l'École chirurgicale moderne ?

Dans quelles maladies doit-on employer l’électricité? Ne convient-elle qu'à quelques-unes, ou indistinctement à toutes? L'abbé Bertholon paraît se ranger à cette dernière opinion ; et, à ce propos, il fait complaisamment l'énumération de tous les chapitres de la pathologie.