Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

2e MARAT INCONNU

pays en 1768, se voyant à la veille de manquer de pain, il forma le projet de revenir à Genève renouveler son habitation, « ce qu'il exécula le lundi de Päques, muni des certificats de Messieurs les quatre Ministraux et Pasleurs de la ville datés l'un du I* et l'autre du 2 avril (1) ».

De retour le 19, avec son nouveau billet d’habitation, daté du 11 avril, il allait quitter la ville pour la Saint-Jean quand de nouveaux désordres, survenus précipitamment, « le saisirent de frayeur el principalement sa femme, qui fut bouleversée, au point de rejelter toute nourriture pendant huit jours (2) ».

‘ Malgré la protection de Son Excellence Mylord Keit, qui l'avait engagé à fixer sa résidence à Neuchâtel, le père Mara se vit obligé de déménager en grande hâte, de se retirer à Boudry, puis de précipiter son départ pour Genève, muni d'un sauf-conduit. Il y arriva le 15 mai. Le 23, alors qu'il se croyait en sûreté, et à l’abri de toute persécution, il reçut une lettre anonyme, insultante et menaçante (3), où sa femme

(1) Musée Neuchâtelois, ibid, 185-186. (2) Musée Neuchételois, loe. cit. (3) « A madame Mara, femme de Monsieur Mara, à Genève. | Neuchâtel, 19 May 1768. Madame, comme vous êtes la plus diabolique langue