Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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_saint-bois; ce qui affaiblit un peu la violence des symptômes. La malade eut ensuite recours aux eaux du Montd'Or, qu’elle prit durant trois saisons consécutives ; elles parurent bien faire, mais le soulagement qu’elles semblaient avoir produit ne se soutint pas. »

Aux approches de l'hiver, tous les accidents reparurent avec plus de violence. « La fièvre devint plus continue, la toux plus incommode, l’insomnie plus opiniâtre, la maigreur plus frappante. Le bouillon aux colimaçons et aux grenouilles fut longtemps le principal remède qu'on Lui administra. »

Le mal faisait chaque jour des progrès, « bien caractérisé par l'expectoration purulente, l'oppression excessive, la consomption et.le marasme. » Le lait de chèvre produisit un dévoiement qui mit en danger les jours de la malade. Un médecin, appelé par la famille « ordonna pour toute nourriture. du poisson à l’eau, les légumes, les farineux; et, pour remèdes, des jus d'herbes. > On se décide enfin à faire appeler un autre médecin, « Anglais de nation, qui venait de rendre la vie à plusieurs pulmoniques abandonnés. » On devine qu'il s’agit de Marat, rentré depuis peu d'Angleterre. Après quelques jours de traitement, la marquise recouvrait avec la santé, toute sa grâce et son enjouement. |

« Comme la pulmonie est une maladie aussi commune que cruelle » le signataire de la lettre