Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

10 MARIE-ANTOINETTE

« Tout est fini, ma chère amie, écrit Fersen à sa sœur de Londres le 30 juillet 1778. Les parents m'ont bien reçu, mais la fille m'a refusé. Elle m'a assuré qu’elle ne voulait pas quitter ses parents et qu’elle ne changerait pas d'avis. J'ai cependant insisté; je lui ai dit que je ferai mon unique étude de lui plaire et de la rendre heureuse, mais, nonobstant cela, elle m’a répondu que la peine de quitter ses parents serait trop grande pour elle, qu’elle ne pourrait s’y résoudre. Elle l’a déclaré à son père, qui m'en a parlé, en me disant qu'il en était bien fàché et en me faisant mille compliments; il m'a assuré de son amitié et m'a demandé de lui conserver la mienne. Je compte écrire une lettre à mon père et je me vois obligé de lui mander cette nouvelle. J’en serais au désespoir si cela devait lui faire de la peine, mais j'ai fait mon possible, La fille est fort aimable, remplie de talents, bien de figure, charmante et pleine de douceur. Je sais la perte que je fais, mais je ne puis m'empêcher de m'en féliciter, je sais par moi-même la peine qu’on a de se séparer de ses parents et du pays que l’on aime. Je me consolerais aisément de cette perte si j'étais sûr que mon père en fait de mème. » Et il ajoute en terminant : « Je voudrais aller à Paris pour travailler avec Creutz ou à la guerre. C'est ce: dernier parti que je préférerai, mais quelle

e "h htention de mon père je m'y soumettrai