Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 21

Celles qu’il envoie lui-même n'arrivent pas toujours. Il écrit le 6 août 1781 :

« Ma lettre du 46 juillet est perdue, ma chère amie, le bâtiment qui la portait a péri en sortant de la rade. Je vous en ai écrit une le 26, qui a passé par Boston; je ne sais par où passera celle-ci, pourvu qu'elle vous arrive, ce qui n’est pas sûr. »

Cette absence de nouvelles des siens, ces longs mois qui se passent sans qu’il reçoive une seule lettre, font son principal tourment. À Williamsbourg, où l’armée de Rochambeau est cantonnée l'hiver de 1782, elles deviennent encore plus rares. Tous les officiers, le général lui-même sont si impatients d'en avoir que Fersen est envoyé jusqu'à Philadelphie au devant du courrier qui apporte les lettres arrivées sur une frégate à Newport.

Williamsbourg, 25 avril 1872.

« Rien, ma chère amie, ne peut vous exprimer combien j'ai été heureux de recevoir de vos nouvelles. J'en ai enfin, et les vôtres du 26 octobre 1781 de Mælsaker et du 14 décembre de Ljung ! me sont parvenues il y a dix jours. Je ne puis vous dire l'excès de mon bon-

4. Les châteaux des Fersen sur le lac Mœlar et en Ostrogothie .