Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

280 MARIE-ANTOINETTE

» L'intérêt que prend M. de Mercy à la destinée de la France, son attachement à la Reine ne permettent pas de douter qu'il réfléchira sérieusement sur ce mémoire. Le temps pour agir est court; le succès de ces démarches peut décider du sort de la France et prévenir de grands malheurs. M. de Mercy, qui peut en apprécier toute l'importance, ne négligera rien pour les effectuer avec réussite. »

La Reine répond au billet par lequel on lui transmettait ce mémoire.

« J'ai reçu le mémoire; j'en trouve l’idée juste. Mais je ne puis d'aucune manière l'envoyer directement à Vienne, étant dans l'usage de faire tout passer par M. de Mercy. Un changement en cela éveillerait des soupçons. Lorsque M. de Laborde sera prêt à envoyer son écrit je lui donnerai un mot pour M. de Mercy. Je persiste à croire qu'il ne faut négliger aucun moyen pour obtenir le retour de Monsieur.

» M. de Lessart s’est mal expliqué ou a mal compris madame de Séguin. Je ne lui ai dit que ce que j'ai mandé à ces messieurs dans mon dernier billet, que si quelqu'un se chargeait de persuader à Monsieur de rentrer, il faudrait que ce ful pour nous, mais comme à notre insu!, car s’il se dit chargé par nous cela suflira pour qu’on affecte de ne pas le croire.

» Mes enfants et moi nous irons au spectacle jeudi.

1. Souligné.