Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 317

Mais voici qu'une lueur d’espérance passe dans ces sombres jours : Dumouriez a trahi la République. Les jacobins vont être vaincus. Une restauration est peut-être possible. Louis XVII régnera. Marie-Antoinette sera régente.

Ce 5 avril (1793).

« Ma chère Sophie,

» J'espère pouvoir aller dans huit ou dix jours à Bruxelles. Les événements se succèdent à présent avec une grande rapidité et nous avons des succès partout. Je commence à espérer une issue prompte et heureuse. »

Mais à Bruxelles il apprend que la défection de Dumouriez est loin d’avoir les conséquences promptes

et décisives qu'on en attendait :

Bruxelles, le 12 mai 1793.

«… Malheureusement Dumouriez n’a pas réussi à nous rendre, dans toute leur importance, les services qu'il a promis, mais sa défection est toujours très importante par les informations qu'il a données et par la désorganisation de l’armée des rebelles, privée du seul homme qui pouvait les mener. Les succès n’en seront pas moins sûrs, mais ils sont retardés, car il faut le temps de réunir les moyens pour les assurer et ne pas s’exposer à des revers. C'est le ras-

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