Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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la Reine, en contact journalier avec eux. Des autres « dévoués »,le marquis de Bouillé était à Metz, où Le réclamait l’état peu sûr des troupes qu'il commandait, le baron de Breteuil en mission à l'étranger, Goguelat en province, le comte de Mercy-Argenteau à Bruxelles. Ce dernier, l’ami et conseiller intime de Marie-Antoinette, que sa mère Marie-Thérèse avait placé auprès d’elle dès son arrivée en France pour la surveiller et la guider, avait dû quitter Paris à la suite des événements révolutionnaires. L’Autriche avait rappelé son représentant auprès la Cour de Versailles, et Mercy s’était vu obligé de s'éloigner et d'abandonner le rèle qu’il remplissait avec tant le tact et de finesse auprès dela Dauphine d’abord, puis de la jeune Reine. 11 s’était établi à Bruxelles d’où il continuait à suivre les événements avec sollicitude et à transmettre à la Reine, par l'entremise de Fersen, des conseils chaque fois qu’il en trouvait l’occasion. Mais Fersen, ainsi que les autres « dévoués », auraient voulu qu'il revint reprendre son poste à Paris pour être plus à même de la guider et la protéger. Ils pensaient que si la Reine le lui demandait, il ne pourrait refuser et l'Empereur, son frère, devrait y consentir. Ils avaient même préparé un brouillon de la lettre que Marie-Antoinette devait écrire au comte de Mercy pour obtenir son consentement. Marie-Antoinette chargea Fersen d'expliquer à ceux qui lui conseillaient cette démarche les difficultés qu’elle prévoit :