Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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blir dans ce moment une nouvelle communication entre nous, mais tous les jours les événements m'en prouvent davantage la nécessité. Il faut donc s'en occuper pour le premier instant où ce sera possible. Dans une conversation il y a mille choses qu'on pourrait dire et que jamais on ne peut écrire. Il faudrait des siècles et des volumes. »

C'était Fersen que l’on parlait d'envoyer à Vienne pour dire ces choses que la Reine ne pouvait écrire.

En attendant, Fersen s'occupait de mettre la Reine en rapport avec ceux du parti révolutionnaire qui montraient des dispositions de se rapprocher de la Cour, et il écrit à son père :

« Dans ce moment, une partie des enragés, avec M. de La Fayette à leur tète, vont se laisser gaguer pour le Roi. Il ne faut pas manquer l’occasion, si cela peut faire espérer quelque changement en mieux. »

Par l'entremise du comte de Lamarck, il arrange l’entrevue secrète de Mirabeau avec Marie-Antoinette à Saint-Cloud, et facilite l'entente à la suite de laquelle Mirabeau reçoit de l'argent de Louis XVI et lui fait parvenir des notes sur la conduite à tenir pour se mettre bien avec l’Assemblée et consolider la monarchie. Fersen écrit encore à son père : ( Mirabeau est maintenant payé par la Cour et travaille pour elle. »

Mirabeau déclare, en effet, à la tribune de l’Assem-