Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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On sait la part prise par Fersen dans la tentative de fuite de la famille royale. C'est lui qui en soumet le projet au Roï et à la Reine et, dans un long rapport qui se trouve parmi ses papiers, en discute les moyens d'exécution. Il est envoyé auprès du marquis de Bouillé à Metz pour s'assurer de sa coopération, et raconte dans un autre rapport le résultat de ses conférences avec le commandant de l'armée en Alsace. I lui dit, après lui avoir remis la lettre du Roi qu'il avait pour lui : «Il ne s’agit pas d’une contre-révolution dans ce que j'ai à vous dire, mais d’arriver à pouvoir gouverner et de faire plus pour le bonheur de la nation que ne fait l’Assemblée. Il est impossible que vous ne soyez pas mécontent, même comme simple citoyen, de l’état actuel des choses, et lorsque je viens vous parler, c’est pour entrer dans des détails qui ne pourraient pas être l’objet d’une correspondance.

Après deux longues conférences avec le général, racontées par le menu dans ce rapport, Fersen conclut :

€ Il résulte de tous les détails dans lesquels M. de B... est entré avec moi, sur sa position particulière, qu’il est très bien avec les administrations de département, qu'il n’est pas mal avec la ville de Metz, qu'il est sûr de son armée, en ayant soin de ne pas trop exiger d'elle, la force de commandement consistant aujourd’hui à ne pas commander. Enfin, il m'a