Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

239 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

qui ont eu lieu par quelques individus de ce bataillon envers la municipalité d'Orchies, ils avancent même qu'il a subit la punition militaire infligée à ces coupables, il remet ensuite entre les mains du président un certificat qui lui a été délivré par le général Omoran, duquel il résulte qu'il a l'estime de ses camarades, qu’il s’est bien conduit à Orchies et qu'il a dénoncé les auteurs des délits qui y ont été commis, cette attestation porte également sur le citoyen Raduez, officier du même bataillon. »

(Extrait des délibérations de l’Assemblée administrative du Pas-de-Calais.)

1193, (C, p. 9.) Désordre et indiscipline dans les armées (1793-1794).

Plus d’un rapport insiste sur le désordre régnant dans bien des bataillons: la rareté des exercices est mentionnée, ainsi que le peu d'autorité et de zèle d'an grand nombre d'officiers a négligence des appels du soir, la négligence dans l'entretien des armes et toute proprelé, l’irrégularité même des repas; l’équipement et les armes vendus pour satisfaire l’ivrognerie et le libertinage. Voyez en particulier une lettre de Carnot et Duquesnay à la Convention (16 avril 1893).

Le général de brigade Solant, un peu plus tard, signale, en critiquant les officiers, un aliment particulier d’indiscipline mis en relief dans le récit de Godart : « Ils sont d’une grande insouciance, et ils n’osent gronder ni punir les volontaires, crainte qu'ils ne les nomment pas quand il y aura un avancement à espérer. » (13 nivôse an Il, 2 janvier 1794. Armée de Sambreet-Meuse.) -

La formation même du 6° bataillon du Pas-de-Calais avait amené un incident qui fait ressortir cette situation des officiers.

« Le 25 du mois d'octobre 1792... à 6 heures du soir. des officiers députés du 6e bataillon des gardes nationaux... se présentent à la barre, aiant été introduits, l’un d’eux dit que. les citoyens Blanpain et Godart ont été choisis lieutenantscolonels, que ce choix ayant déplut à l’un des capitaines du bataillon, sa compagnie n'a plus voulu en faire partie et s'est retirée, ils demandent que l'Assemblée ordonne la punition