Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

£ 21] ma patrie, je quittai les états du roi de Sardaigne pour venir me fixer en France. Aufli-tôt que je fus dégagé des entraves du defpotifme, je fis ufage des matériaux que j'avais ramaflés, &c j'écrivis révolutionnairement.

Ce fut dans le département de lIfere que je vins d’abord me fixer. Je ne dois pas oublier de déclarer que je fustrès bien accueilli à Grencble, &t que jy reçus une patriotique & généreufe hofpitalité, é

Mon premier écrit fut lAdreffe an prince de Piémont : je lui repréfentais, dans ce petit ou‘vrage , l'excès d’injuftice où fe portaient les agens -du gouvernement en Savoie; je lui montrais les dangers de l’hofpitalité que le roi de Sardaigne accordait aux émigrés français, &c je lui annonçais que les maux de la tyrannie ameneraient le réveil du peuple Savoifien. Je ne fais fi cet ouvrage parvint à la cour; mais fi elle l’eùt lu & médité, elle n’eüt pas fait tant de bévues.

Je publiai enfuite lV'Esat moral de la Savoie, & le Meffager d'Outre- Rhin, dont j'ai parlé plus haut. Si par ces moyens je n’avais pas l’efpoir de corriger le defpotifme, j'avais au moins Ja confolante idée d'éclairer & de réveiller le patriotifme que j'avais laiffé aux fers.

$. 13. Etant fixé à Grenoble , je m'infcrivis dans la garde nationale, & j'y fis mon fervice. Jy étais autorifé par les longs féjours que j'avais faits précédemment en France ; & puis j'avais fervi dans letroifieme régiment de cavalerie, & dans les Gardes Françaïfes.

Ayant befojin de r'infiruire fur : révolution ;

1]