Mémoires sur la Révolution française

MA TERREUR PENDANT LA VISITE DOMICILIAIRE 99

était suffoqué, sans voix et aussi trempé de sueur que s'il avait été dans un bain. Nous l'étendimes par terre, en ouvrant les fenêtres, ct ma femme de chambre lui fit prendre un grand verre d’eau-de-vie. À | Ja fin il revint à lui, m'exprima toule sa gratitude et me dit combien il avait été effrayé et surpris de mon courage en présence de ces hommes, surtout quand j'avais offert de me lever.

J'étais très-souffrante des agitations que j'avais subies depuis vingt-quatre heures; nous essayâmes de faire un lit dans le boudoir pour notre hôte, mais nous élions obligées de prendre toute sorte de précautions à cause de ma cuisinière, aucun de mes gens ne s'étant couché à une heure aussi avancée. Nous fermâmes le boudoir et ma femme de chambre en emporta la clef. Je me couchai alors, mais il me fut impossible de dormir et je sonnai à deux heures, presque morte d’agitation. Je me levai

pourtant et ma femme de chambre entra chez notre