Mémoires sur la Révolution française

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phin, qui était là en uniforme de garde national; car on avait formé pour lui une troupe d'enfants qu’on avait appelée le Régiment du prince dauphin.

En somme, la population, après être restée une grande partie de la soirée à tourmenter le roi et la reine, à boire et à voler tout ce qui lni tombait sous la main, quitta le palais, laissant la famille royale convaincue qu'elle ne devait plus s'attendre qu’à de pareils outrages.

A cette époque, je reçus une lettre du duc d’Orléans, qui était alors à Courtray, lettre que j'ai maintenant sous les yeux, et dans laquelle il m’exprimait sa satisfaction de n'avoir pas été à Paris dans cette circonstance. « J'espère, ajoutait-il, qu'ils ne pourront pas m'accuser. » S'il était innocent, peut-être ses amis ne l’étaient-ils pas; mais l’indigne outrage infligé au roi dans son palais fut imputé à Robespierre et à Marat, qui ne furent jamais du parti d'Orléans. Après

le 20 juin, ceux qui voulaient du bien à la famille y