Mémoires sur la Révolution française

76 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

sieurs locataires dans la maison, se contenta de demander: «Quiest là?» «M.Smith pour madame Meyler, » dit Champcenetz, et comme elle était chez elle, il monta. En le voyant, elle fut aussi surprise que terrifiée, car on lui avait dit dans le jour qu'il avait été tué. Il n'avait jamais été chez elle, mais comme il la connaissait pour une excellente femme et une bonve royaliste, il ne courait aucun risque. Ce fut avec une véritable horreur qu’elle apprit et vit ses malheurs, car il était dans un état déplorable; elle n'avait aucun moyen de le cacher, mais elle ne pouvait supporter l’idée de lerenvoyer aussi tard dans les rues, où il risquait d’être pris par les limiers lancés à sa poursuite. Sa servante était une vieille femme trèsfidèleet qui était aussi fort royaliste : ils pensèrent donc que le mieux était de se fier à cette bravefemme, et de lui dire quel était le malheureux qu’elle avait en son pouvoir. Cette femme lui assura que, puisqu'il avait

eu celle confiance en elle, elle se croyait sûre de