Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques

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thèse soutenue dans cette dissertation. Or, c'est une de celles qui sont le plus familières à Naïgeon, et sur laquelle nous aurons plus tard nous-mêmes à revenir, pour l'examiner à notre tour.

Mais il est encore une pièce dans le Recueil philosophique, qui pourrait pareillement être attribuée à Naïigeon, qu'il donne d’ailleurs comme d’un anonyme, et qui a plus d’un rapport de forme et de fond avec la Théologie portative; on y lit, en eflet, des passages tels que celui-ci : « Lorsque Dieu, de qui nous tenons notre raison, en exige le sacrifice, c'est un faiseur de tours de gibecière, qui nous escamote ce qu'il nous a donné. » € Est-il bien vrai que le Dieu des chrétiens soit le vrai Dieu? il existe dans la nature un être bien plus puissant que lui, c'est le diable, vu qu'il y a pour le moins 400,000 damnés pour un élu. » Je n'irai pas plus loin dans ces citations, quoique celles que j'aurais à produire accusassent plus littéralement encore la parenté de deux ouvrages. Mais en pareille matière, et surtout en pareils propos, il vaut mieux moins de démonstration et plus de réserve et de respect.

Quant aux deux opuscules intitulés, l’un : Sentiment des philosophes sur la nature de l'âme, par Mirabaud; l'autre : Dissertation sur l’immortalité de l'âme, traduit de l'anglais, je n’en dirai rien, sinon que la commune doctrine qu'on y trouve n’est sous l'apparence d’un recours à l'Évangile, auquel on ne croit guère, qu'un véritable scepticisme sur ces deux questions, l’une et l’autre tout aussi bien philosophiques que religieuses. Je n’en voudrais pour preuve que ces citations extraites du second de ces écrits : « Il paraît difficile de prouver l'immortalité de