Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques

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petites maisons d’une certaine espèce d'imbéciles, qui pourraient devenir furieux, si on les négligeait entièrement. » On aurait pu croire un moment, d'après les premières de ces paroles, à une sorte de retour au respect et à une sérieuse tolérance de la part de Naigeon ou de son interlocuteur, pour des croyances, que d'ordinaire il ne ménage guère ; mais la fin ne laisse pas de doute ; l'outrage y éclate de nouveau, et ce qu'ajoute Naigeon en son nom, dans les lignes suivantes, n'est pas fait pour en modérèr l'effet : « L'assemblée nationale doit chercher, dit-il, les moyens de rendre les prêtres utiles on du moins de les empêcher de nuire ; ce sont des bêtes féroces qu’il faut enchaîner etemmuseler, lorsqu'on ne veut pas en être dévoré. Il est surtout de l'intérêt général que le prêtre soit avili, et que la théologie qui à si souvent couvert la terre d'erreurs et de crimes, soit méprisée, oubliée, s'il se peut, mais dans tous les cas renfermée dans les murs des écoles. \ L “ba Alprtaposs Ÿe La superstition ressemble à cet insecte, qui se multiplie de bouture. Il faudrait pour l'empêcher de se régénérer, en arracher à la fois et d'un seul coup toutes les racines, et en détruire le germe même dans l'esprit humain. »

Ainsi se termine la première partie de l'adresse à l’assemblée nationale. J'ai annoncé que je laisserai de côté la seconde: je me borneraï à rappeler que l’auteur s'y prononce pour la liberté illimitée de la parole et de la presse, aussi bien en matière religieuse qu'en matière politique : « Deorum injurias Dis curæ, dit-il; il n’y a pas d’autres lois à faire contre les déistes et les athées. »

Naigeon ne fut pas content de l'assemblée nationale: elle