Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques
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garde cet univers si vaste , si compliqué, si magnifique, et je me dis qu'il ne peut être le produit du hasard, mais l'œuvre quelconque d’un être inconnu, tout-puissant, . supérieur à l'homme autant que l'univers est supérieur à nos plus belles machines. Cherchez Monge, aidez-vous de vos amis, les mathématiciens et les philosophes, et vous ne trouverez pas une raison plus forte etplus décisive , et quoique vous fassiez pour la combattre, vous ne l’infirmerez pas. » Voilà ce que rapporte l'histoire; mais que font à Maréchal l'histoire et ses témoignages? Avant tout doit passer sa thèse de prédilection.
. Mais voici où éclate véritablement le délire de l'imputation; il ne s’agit plus de Socrate, de Platon, d’Aristote, de Descartes ou de Leibnitz ; il s'agit de Jésus-Christ, rangé imperturbablement par l'auteur au nombre des athées. Pourquoi ? Je ne puis le dire dans les termes mêmes dont il se sert; mais on ne devinerait pas, si je ne l'indiquais, que c'est à cause de sa morale, et parce que sa doctrine n’est propre qu'a faire des athées.
Il y a cependant peut-être pis encore. Sait-on, eneffet, qui se trouve aussi dans le Dictionnaire des athées ? Dieu, oui Dieu lui-même , qui, à la manière dontil est, du moins selon l’auteur , n’est bon qu’à faire des athées, et mérite, à ce titre, d'être compté pour le premier d’entre eux, puisqu'il est cause en principe qu'il ÿ en à. Il n'avait qu’à être autrement, s'il ne voulait pas qu'il en fût, c'est sa faute, si on le nie; il n'avait , pour se faire croire qu'à exister autrement et plus intelligiblement.
Mais laissons tous ces noms prostitués sans respect, comme sans vérité, et avec entêtement insensé à une cause, qu'il