Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques

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noi + Jérôme Lalande qui ne fut pas uu ues ueutiers astronomes de son âge, n'en fut pas un des premiers philosophes athées. » Signé le doyen des athées; et en dernier lieu Sylvain Maréchal lui-même, qui modestement se place à la suite de tous les autres, renvoie pour établir ses titres à son Lucrèce français, et après une esquisse de sa vie, propose, pour la mettre sur sa tombe, l’épitaphe suivante, qu'il s’est composée :

« Cy repose un paisible athée ;

« I] marcha toujours droit sans regarder les cieux. « Que sa tombe soit respectée ,

« L'ami de la vertu fut l'ennemi des Dieux. »

Mais il est quelques autres noms, sur lesquels il est permis par différentes raisons, d’avoir plus de doutes et de réserve : Garat, par exemple, était-il un athée, pour avoir écrit quelques phrases académiques, empreintes d'un certain scepticisme, au sujet de l'immortalité de l'âme et de l’autre vie?

N'élait-ce pas plutôt un de ces condillaciens, un de ces idéologues, dont Sylvain Maréchal se plaint dans son discours préliminaire, et qui, sur ces questions, en étaient à l'abstention plutôt qu'à la négation.

Quant à Lagrange, qui aurait dit : « Je crois impossible de prouver qu'il y a un Dieu ; » et à Laplace, qui aurait également dit : « Je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse ; je ne voudrais pas, pour ces paroles, fussent-elles authentiques , les mettre sur le même rang que Delalande; j'aimerais mieux considérer, que géomètres avant tout, géomètres plus