Napoléon Bonaparte, drame en six actes et en vingt-trois tableaux
36. -: LE MAGASIN THÉATRAL,
met de l'immense édifice que j'ai élevé ; il y pèse jeune, plein de vie. Ses forces aug mentent encore, quand déjà les miennes décroissent. Il n’attend que ma mort pour arracher à mon cadavre le sceptre de l’Europe. Il faut que je prévienne ce danger , quand l'Italie, la Suisse, VAllemagne , la Prusse et l'Autriche marchent sous mes aigles ,—et que je consolide le grand ernpire en rejetant Alexandre et la puissance russe, affaiblie par la perte de toute la Pologne, au delà du Borysthène.
CAULAINCOURT. Votre majesté parle de sa mort, et si sur le champ de bataille où elle s'expose comme le dernier de ses sol ds.
NAPOLÉON. Vous craignez la guérre pour mes jours ! C’est ainsi qu’au tems des conspirations on voulait m'effrayer de Cadoudal. IT devait tirer sur moi; eh bien! il aurait tué mon aide-de-camp. Quand mon
heure sera venue, une fièvre , une chute
de cheval à la chasse me tueront auss bien qu’un boulet. — Les jours sont écrits ! CAULAINCOURT. Sire… NAPOLEON, le conduisant à une fenétre. Voyez-vous là-haut cette étoile ? CAULAINCOURT. Non, sire. NAPOLÉON. Repardez bien. CAULAINCOURT. Je ne la vois pas, sire. NAPOLÉON. Eh bien ! moi je la vois. Passons au salon, l’heure de la réception est arrivée. (Es entrent au salon du fond.—La porie reste ouverte, et l'huissier annonce successivement :) Sa majesté le roi de Saxe, Sa majesté le roi de Wurtembers , Sa majesté l’empereur d'Autriche : Sa majesté le roi de Naples, Sa majesté le roi de Bavière, Sa majesté le roi de Prusse. (A mesure qu’un roi entre, Napoléon le reçoit ; il
apparaît un instant au milieu d'eux , et le théâtre change.)
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Bixième Cableau.
Les hauteurs de Borodino.
SCENE II.
MURAT, UN OFFICIER, UN SOLDAT, Fe UN DOMESTIQUE.
UN OFFICIER, à la téte d’une colonne, Halte !
MURAT, Julien , aie soin de mon cheval et amène-m'en un autre. Lave la blessure qu’il a reçue'au cou avec de l’eau-de-vie et du sel, — et tu m’apporteras un sabre plus lourd que celui-ci. — Ces Russes, il faut les fendre jusqu’à la ceinture pour qu’ils tombent.
DEUXIÈME SOLDAT. Îlest bien heureux de les joindre ces gredins-la! Voilà quatre cents lieues qu’ils nous font faire , et on n’a encore eu le plaisir de leur dire deux mots qu’à Vitepsk et à Smolensk.
MURAT. Je crois qu'ils nous attendent ici, mes braves. Bagration, Barclay et Kutusoff sont réunis et nous aurons de la besogne demain , ou je ne My connais pas. (Jetant un de ses gants.) Ici la tente de l'Empereur : là la mienne. Vous, partout autour de nous ; couchez-vous près de vos armes , et ne dormez que d’un œil.
LE DOMESTIQUE. Voilà le sabre que votre Majesté à demandé ; son cheval l’attend. *
MURAT. Bien. Messieurs, venez avec moi éclairer les flancs.
»
SCENE IY.
LES SOLDATS au bivouac.
DEUXIÈME SOLDAT. En voilà un qui a de bonnes jambes, à la bonne heure.
TROISIÈME SOLDAT, On dit qu'y vent s’faire roi des Cosaques.
QUATRIÈME SOLDAT. Bah ! etson royaume de Naples?
PREMIER SOLDAT. On le donnera à un autre, donc! — Ah ça! qu'est-ce qu'il y a pour la marmite, les enfans ? (Se retournant.) Dites donc, les anciens, peut-on vous demander du feu? —-Ces gaillardslà ! ils ont un pot au feu soigné !— Ah ça ! Vous, voyons ; apporté à la masse, et de l’ordre surtout : (es soldats ouvrent succes sioement leurs sacs) de la farine, de la farine et de la farine... Eh bien! avec ça nous aurons au premier service de la bouillie, au second de la bouillie, et au troisième de la bouillie... — Mille dieux ! en Prusse, en Allemagne, on avait toujours quelque dindon , quelque poule...
CODCDOOOCCODODEANCOO DOC ODOC COCOON SCENE V. Les Mê£ues, LORRAIN.
LORRAIN , lui faisant passer une oie sous le nez. Qu'est-ce que tu dis de ça, le vieux ?