Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

SUR LA PRISE DE LYON 174

hommes eussent pu sortir (ranquillement d'une ville qu'on représentait comme cernée de tous côtés, el émit la crainte que ces forces rebelles n'allassent se joindre aux royalistes de la Lozère,

Fabre l’Églantine prit ensuite la parole.

La lecture de la lettre m’a fait naître à peu près les mêmes réflexions. Le général ne vous dit pas si la prise de la ville de Lyon s’est opérée par Perrache ou par Vaise. Il vous dit seulement qu'à l'instant où il venait de donner l'ordre d’attaquer Perrache on l'avait averti que les rebelles devaient faire une sortie par Vaise. Alors il à contremandé l'attaque pour se porter apparemment sur Vaise. Or, Vaise-est à Perrache, pour Lyon, comme la Bastille à la barrière de la Conférence pour Paris. Ce serait donc par Perrache qu'ils seraient sortis, tandis qu’on marchait à Vaise, pendant le circuit immense que le général à fait faire à ses troupes. Au surplus, que ce soit par Vaise ou par Perrache que la sortie se soit effectuée, il est toujours certain que la sortie de trente mille hommes armés, emportant ce qu'ils avaient de plus précieux, emmenant même leurs femmes, a dû se faire avec une grande tranquillité. S'ils étaient sortis par Vaise, il n'y a qu'un chemin qui se trouve placé entre le Rhône‘ et une colline parfaitement disposée pour battre tous ceux qui tenteraient le passage. Si, c'était par Perrache, le poste de La Guillotière aurait dû les prendre en flanc. Observez ensuite que, pour amuser l’armée et les représentants

1. Lapsus de Fabre d'Eglantine ou du rédacteur du Moniteur. Il ne peut s’agir en effet que de la Saône, et non du Rhône.