Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

CONTRE VINCENT 241

Avez-vous lu, par exemple, une affiche de Toulon, dont Vincent a fapissé tous les murs de Paris? C'est ce Vincent que je vous dénonce. Quiconque n'a pas lu cet horrible placard ne peut en imaginer les expressions. J'en ai frémi d'indignation, et tous ceux qui l'ont lu ont partagé mon sentiment; c ’est ce Vincent qui inonde les armées de papiers faits exprès pour lui et pour ceux qui le protègent; c’est lui qui paie des agents pour entraver vos opérations; c'est à lui qu’il faudrait demander compte des permissions secrètes qui autorisent des hommes en réquisition à rester à Paris malgré toutes les lois; c'est lui qui a voulu exciter des divisions entre la Société des Jacobins et celle des Cordeliers.

Vous avez encore pu observer que, quand vous receviez des nouvelles avantageuses, à peine le temps d'expédier et de recevoir un nouveau courrier s'’était-il écoulé, qu'il vous parvenait des nouvelles fallacieuses, pour peu qu'on eût fait depuis des reproches au bureau de la guerre. Chaque jour, quand un officier ou un subalterne gène le bureau, on le mande à tout hasard : il arrive: on ne sait que lui dire, on se contente de l'avoir déplacé.

Je demande, sur l’opinion publique, surles dénonciations particulières qui vous sont faites, que Vincent soit arrêté.

La Convention ayant décrété l'arrestation de Vincent, de Ronsin* et de Maillard, Fabre d'Églantine reprit la parole en ces termes :

Je demande que le décret d’arrestation que vous venez de porter soit inséré au Bulletin en ces termes :

1. D'abord adjoint au ministre de la Guerre, puis général de l'armée révolutionnaire.

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