Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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» * Cochon ayant voté la mort du roi, effarouche» rait trop les royalistes, et n’attirerait pas leur con» fiance 1. »

Ces documents seraient compromettants pour la mémoire de Portalis, si l’on ne savait avec quelle incroyable légèreté les agents royalistes prenaient pour des réalités leurs désirs et leurs illusions. Ici, cette légèreté est évidente : Cochon et Benezech, dont l’abbé Brotier se croit en droit de disposer, ne furent jamais royalistes. Quant à Mallet du Pan, sa correspondance prouve qu’il ne connaissait pas encore Portalis, lorsqu'il le rencontra en Suisse après le 18 fructidor ?.

Les contemporains et les collègues de Portalis, Lacretelle 3, Mathieu Dumas “, n’ont jamais hésité à déclarer, même après le retour de Louis XVIII, que leur ami n’eut aucune relation avec les Bourbons, tant qu’il siégea au Conseil des Anciens, et les historiens sont d’accord pour reconnaître le caractère essentiellement conservateur et constitutionnel du parti modéré Ÿ. La mémoire de Portalis est suffisamment vengée,

4. Moniteur de l’an V, tome Ier, page 561.

2. Il écrivait, en 1797, à sa famille : « J’ai vu Portalis à Zürich, » mais je n’ai su, après avoir causé dix fois avec lui, son nom qu’à » bout touchant. 11 m'a fail visite deux fois; malheureusement » nous n'avons jameis été seuls, ce qui nous a gênés l’un et » l’autre. » (Mémoires ct correspondance de Mallet du Pan, recueillis par M. A. Sayous, lome II, page 331.)

3. Dix années d'épreuves, pages 293 el suivantes.

L, Souvenirs, tome ILE, pages 84, 85 et passim.

5. M. Thiers, Histoire de la Révolution, lome IX, pages 199, 244 et

passim; M. de Barante, Histoire du Directoire, tome Ier, pages 5, 6, 12 et 43 ; M. Laurentie, Histoire du Directoire, passim.