Portalis : sa vie, et ses oeuvres
$ PORTALIS
magistrats opposaient, comme on peut croire, à ces idées nouvelles une résistance désespérée. Discrédités à Paris, ils dominaient encore plusieurs cours de province et tenaient, notamment, sous l’empire de la routine le Parlement et le barreau d'Aix.
Les avertissements de la vieille école ne manquèrent pas à Portalis. « Lorsque je me consacrai au » barreau, racontait-il plus tard, un ancien juriscon» sulte, auquel je parlais des Fragments de Cicéron » sur les Lois, me dit : Jeune homme, voulez-vous » devenir un avocat causé, lisez, lisez les savants com» mentaires de Barthole; Rubæus, De testamentis ; » Mascardus, De prœæsumptionibus ; Mathæus, De af» fhctis, et surtout ces vieux routiers, Fachinæus et » Farinaccius, qui ont envisagé toutes les questions » ad utramque partem : tout cela vous fera plus de » profit que les doctes rêveries du bonhomme Cicé» ron !, »
Le jeune avocat auquel ces conseils étaient adressés avait l’esprit trop indépendant et trop éclairé pour les suivre. Ennemi de tous les préjugés, il résolut de secouer celui qui égarait ses vieux confrères, il continua de lire le bonhomme Cicéron, et son premier plaidoyer fut, par sa forme, une protestation contre l’éloquence judiciaire de son temps, comme son premier écrit avait été une réfutation des opinions philosophiques du siècle où il vivait.
» haute raison de Tronchet, l’esprit vif et subtil de Treilhard. » (Notice de M. Aubépin; Portalis avocat au parlement de Paris,
page 2.) 1. Notice de M. le comte Portalis, page 4.