Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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» L'on waccrédite point l'établissement que l’on est » dans l'intention de favoriser, on lui fait perdre, au » contraire, toute faveur ; on ne saurait opérer par » la force ce qui ne peut être que l’ouvrage de la » confiance. Des mesures extrèmes nopèrent Jja>» mais rien que comme moyen de destruction". »

L'esprit de sincère libéralisme qui inspire ces lignes mérite d’être remarqué. On trouverait, dans les an_nales du gouvernement impérial, peu de pages où les droits de la liberté soient aussi nettement revendiqués, et ses bienfaits plus hautement affirmés. Dans sa simplicité de forme, le jugement de Portalis sur linanité des mesures extrêmes est d’une grande profondeur : ilest de tous les temps, il s’applique à toutes les circonstances, tous les partis et tous les gouvernements peuvent le méditer avec profit; mais il était surtout utile et courageux de le formuler en face de l’audacieux génie qui n’a eu d'autre malheur que l'excès même de sa puissance et qui a péri par l'emploi de ces mesures extrêmes, dont Portalis lui prédisait, si longtemps d'avance, le fatal résultat.

Dans le même rapport, le nouveau Ministre des Cultes, après avoir indiqué sur quelle base devaient reposer les rapports des pensionnats avec les lycées, examinait la situation intérieure des lycées eux-mêmes et rappelait, de nouveau, la nécessité d’y fortifier l'éducation, trop souvent négligée :

4. Rapport à Sa Majesté l'Empereur sur l’obligalion pour les élablissements d'éducation d'envoyer leurs élèves aux lycées. 8 octobre 1804. (Portalis, Loco citato, page 630.)