Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

L'ALLIANCE RUSSE SOUS LE PREMIER EMPIRE 271

la bataille et faire le vide devant lui. Entre ces pages finales, il faut citer encore celles où est racontée la mission Balachof, dernière scène de la comédie qu'avant d’en venir aux mains se sont jouée Napoléon et Alexandre, pour se donner le change sur leurs réelles intentions etse prouver, au mépris de toute vérité, qu'ils veulent encore la paix. Nul drame contemporain ne nous donne l'équivalent de l'entretien qui s'engage entre l'’Empereur et l’envoyé russe, et au cours duquel Caulaincourt, que son patriotisme, sa sagesse, ce qu'il sait des dispositions d'Alexandre ont excité à détourner son maitre de ses projets, se voit accusé tout à coup par lui d’être plus Russe que Français. Caulaincourt est révolté par ces reproches. Ils’écriequ’ilse croit meilleur Français que ceux qui ont poussé l'Empereur contre la Russie. Rien de plus vrai. Mais cette guerre était devenue inévitable, et peut-être faut-il reconnaitre, avec M. Albert Vandal, qu’elle l'était depuis le jour où avait été conclue Palliance. « Cette alliance, dit-il, portait en soi un germe de mort, le principe de sa destruction, parce que c'était une alliance pour la guerre et la conquête, une

association spoliatrice et dévorante, et que ces