Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
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Cinquante mille hommes de troupes nouvelles arrivèrent bientôt pour exterminer les restes de l’armée vendéenne. Les royalistes remportèrent plus de victoires qu'il n’en a fallu souvent pour renverser un grand empire. (était une étrange milice que celle que les Vendéens eurent à combattre. Les colonnes de vagabonds qui avaient fait Le siége de la convention au 2 juin furent employées au soutien de cette guerre civile. Ils partirent comblés de plus de largesses que s’ils avaient déjà traversé l’Europe en conquérans. {ls se recrutèrent sur leur route d'hommes semblables à eux: Leurs géné= raux étaient Santerre, Rossignol et Ronsin, dont l’ambition voulait aller au-delà de leurs exploits révolutionnaires. Ils désolèrent tellement les villes et les campagnes, qu'ils donnèrent aux Vendéens autant de partisans nouveaux qu'ils venaient leur opposer de combatians. Ils traînaient avec eux de beaux parcs d'artillerie; les Vendéens s’en emparèrent, en se précipitant sur les bouches enflammées , avec des bâtons. Par-tout, dans cés combats, le fanatisie de la liberté fut vaincu par le fanatisme religieux : c'est que le dernier seul était sincère. Les chefs de l’armée catho que profitaient avec art des avantages d’un terrain qu'eux seuls connaissaient. Ils attiraient en fuyant les troupes républicaines dans des défilés dont ils occupaient tout-à-coup les hau+ teurs. À Clisson, à Coron , ‘et surtout à Montaigu, les troupes républicaines furent vaincues presque au seul aspect de leurs ennemis. Dans ce dernier combat, cinq mille Vendéens mi= rent en fuite quarante mille hommes. À Chantonnaï, la division du général Tunck fut surprise et presque entièrement détruite. Une autre division, près d'Angers, éprouva le même sort ; mais chacun de ces succès coûtait aux Vendéens quelques-uns de leurs chefs les plus intrépides, qui s'étaient élancés les premiers sur les canons de leurs ennemis. Tous ils sentaient ce qu'ils devaient à la faveur des lieux, et craignaïent d’en sortir. Ils se bornaient alors à être invincibles chez eux, et n’osaient pas user de toute leur victoire. Les: généraux jacobins usaient de leurs défaites en pillant, en égorgeant les malheureux voisins de la Vendée.
Les mêmes disgrâces accompagnaient nos armées près des Pyrénées. Uné armée espagnole avait pénétré par des chemins jugés impraticables. Elle avait assiégé et: pris en peu de jours importante forteresse de Bellegarde: elle avait envahi une grande partie du département des Pyrénées-Orientales; elle: s'était emparée du port de Collioure. é
Nous n’étions point heureux près des Alpes. On avait forcé: le général Kellermann à marcher sur Lyon, avec une partie de armée qui couvrait la Savoie, Les troupes piémontaises