Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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de massacres, avait préparé de défaites, pour prolonger la guerre civile de la Vendée.

Mais excepté ces deux hommes, la montagne gardait encore le silence. Danton seulement semblait se préparer à repousser fortement l'attaque à laquelle il allait être en butte; mais il n’osait attaquer lui-même, Déjà, sans éclater à la tribune, il avait vu arrêter Bazire, Chabot , Fabre -d'Eglantine, L'homme que tant de sang répandu par ses ordres ne troublait pas , était tourmenté de quelques vols de deniers, de quelques concussions, qu'il avait trahies par un faste imprudent. Pour écarter les soupçons, il cherchait de plus en plus à s'attacher à celui que les jacobins avaient proclamé l’incorruptible. Deux ou trois jours avant son arrestation, il avait eu avec Robespierre un long entretien , à Charenton, lieu où ils avaient conspiré ensemble avant le ro août et le 3r mai. Ces deux hommes parurent resserrer leurs liens en parlant de tous ceux qu’ils haïssaient. Danton probablement s’abandonna trop, et eut l’imprudence de montrer à Robespierre un rival avec qui il faudrait partager la puissance. Le lendemain, Robespierre parut au comité de salut public, et convint avec ses collégues de lever un glaive à deux tranchans sur les deux partis qu'il avait mis aux prises, c’est-à-dire sur celui de Danton et de Camille-Desmoulins, et sur celui de Chaumette et d'Hébert.

Il faut bien parler de ces derniers, et considérer la scélératesse politique dans toute son abjection. Dans les autres partis de la révolution, il y avait des hommes dont ce terrible événement avait seul développé les passions furieuses et le fanatisme; mais ce dernier parti ne comptait que des individus souillés d'avance de tous les crimes. Il n’y en avait pas un qui, daus tous les pays et dans tous les temps, n’eût été un objet de scandale ou d'horreur. C'était une ligue faite, à la faveur des désordres de la société, de tout ce qu’elle a produit de plus vil et de plus impudent. Je cherche à éviter l'énumération de leurs vices : il est plus simple de dire que la haïîne du bon, de l’honnête et du beau, n’était chez eux qu'une même passion. Une bienséance à garder leur était aussiodieuse qu’une loi à suivre. Tout genre de talent leur déplaisait presque autant que toute espèce de vertu. Ils étaient puissans; la commune de Paris était à eux; la direction des horreurs de la Vendée leur appartenait en grande partie. Le journal du Père Duchëne, écrit par l’un d'eux, consolait la populace de la perte de Marat. Dans le tribunal révolutionnaire, dans les comités révolutionnaires, ils avaient de nombreux partisans, même à la convention, ils partagcaient encore avec le comité de salut publie l'impérieuse initiative des lois; il leur suflisait